Dans la culture réunionnaise on oppose le fénwar (l’obscurité) à la lumière.

Cette œuvre commémorative est aussi un acte proche du soin que l’on peut prodiguer à une histoire douloureuse. Elle accorde la volonté d’ajouter de la lumière sur cette cohabitation au départ forcé, devenue au fil du temps une créolisation solidaire.

L’origine de cette fresque s'appuie tout d'abord sur des éléments documentaires, historiques, scientifiques, comme le positionnement des esclaves dans les bateaux négriers et les mouvements des courants marins de l’océan Indien.

Il ne s’agit pas d’une réécriture de l'histoire mais d'une mise en perspective résiliante et contemporaine de celle-ci. C'est une référence à la migration, aux origines et à une
re-connection volontaire de La Réunion et son environnement géographique.

Ce duo, féminin et masculin, main dans la main, symbolise un geste fraternel, un acte de douceur et de soutien mutuel.

Leurs couleurs arc-en-ciel représentent la lumière par diffraction. Expression de pluralité et de multitude, les variations sont comme des ondulations qui les composent, les traversent et les relient. Ils existent par la lumière et sont portés par des flots concentriques des courants marins.

Ces êtres lumineux sont une projection de nos aïeuls. Venant d’horizons et de cultures différentes, qui se sont soutenus, solidaires, pour survivre et outrepasser la souffrance.

Par définition un Giron est un milieu où l’on se trouve en sécurité, et cette œuvre a pour but d'être ce refuge aux mémoires des esclaves et engagés de ce camp.