Le Projet

Les camps d’esclaves et d’engagés ont joué un rôle majeur dans la construction de la Ville de Saint-Denis. Que ce soit d’un point de vue historique, social ou géographique, les camps et ses habitants ont été le moteur de la vie dionysienne.

Aujourd’hui, ils ont quasiment disparu du paysage et de la conscience collective, mais leurs traces sont toujours bien présentes : les rues, ravines et bordures qui en dessinent les contours, existent encore à l’heure actuelle.

Cette carte veut rendre visible ces camps, les faire réapparaitre, comme une réminiscence dans la mémoire de la ville. Superposer le passé au présent, pour parvenir à appréhender la ville de façon inédite, et avoir ainsi une compréhension différente de l’espace dionysien.

Dans le Saint-Denis d’aujourd’hui, cette résurgence est aussi une manière de rendre hommage aux femmes et aux hommes esclavisés, puis engagés, toutes et tous fondateurs de la culture créole. À cause de la représentation souvent unilatérale de l’Histoire, ceux-ci ont été oubliés les oubliés des récits officiels, mais leurs traces sont bien présentes dans les mémoires collectives (chansons, contes, littérature, etc.).

Cette carte a donc pour objet de rendre à nouveau visible, dans le paysage de la ville, ces présences longtemps occultées. C’est là une manière de réparer les dégâts causés au fil des ans, de stopper l’érosion des mémoires, et ainsi de réconcilier les habitants du passé avec ceux du présent.

Faisant appel à plusieurs époques dans l’Histoire : l’emplacement des camps apparaît par transparence à la structure actuelle de la ville.

Nous voulons proposer ici notre lecture laissant encore une place à l’imaginaire et au ressenti, au travers par exemple de l’évocation de quelques noms de rues.

Dorénavant ce ne sont plus uniquement des périphéries anonymes, ce sont bien des lieux de mémoire.

KID KRÉOL & BOOGIE

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